Uncanny possibilities met en jeu une performeuse (texte), un musicien (électroacoustique) et une vidéo. Composé d’espaces immatériels nimbés d’un brouillard constant, le monde virtuel d’Uncanny Possibilities est un lieu inhabitable, un non-lieu. Dans cet environnement instable en état de semi-effacement, des automates humanoïdes effectuent des actions répétitives sans réelles conséquences et déplacent les repères entre l’animé et l’inanimé, l’humain et l’an-humain, le tangible et l’immatériel.
Ces espaces ainsi dématérialisés et traversés par ces automatismes de l’absurde, sont le lieu d’un dialogue en miroir. Ce dialogue est une joute poétique : le duel psychologique d’une unique conscience dédoublée, distinctement audible en deux voix séparées s’interrogeant et se répondant. Cependant, propos alogiques et questionnements sans réponse ne vont cesser de renverser les données de ce dialogue, occasionnant une forme d’errance du discours jusqu’à une totale dématérialisation de la conscience. Le sujet parlant n’étant rien moins qu’un objet pour lui-même.
Les différents espaces immatériels de l’environnement virtuel vont ainsi refléter les multiples états de consciences de ce personnage dédoublé et inconsciemment séparé, jouant avec lui-même une joute dialectique à l’issue impossible. Uncanny Possibilities est un espace de jeu pour la conscience.