Projets plus anciens : pièces acousmatiques et mixtes
Trois ombres
2012, pièce pour flûte, saxophone et sons fixés
Étendues libres est une réflexion sur le temps et l’idée de simultanéité, en trois mouvements : Temps ralenti, Lumière figée, Temps libre. Que signifie « maintenant », qu’est-ce que le présent ? Est-ce un point sur une ligne ? Est-ce un « champ de présence » comme suggéré par le philosophe Merleau-Ponty ?
Le premier mouvement est une continuité, dans laquelle une phase d’agitation se fige progressivement vers un temps moins dirigé, à la recherche de lui-même. Lumière figée (deuxième mouvement) est alors une quête progressive de la simultanéité, après un lent cheminement vers le registre grave. Cette synchronicité ne dure pas, et les différentes parties retrouvent peu à peu leur indépendance temporelle jusqu’à cette phrase prononcée par le saxophoniste : « sans souvenir interposé ». Le troisième mouvement quant à lui introduit le temps de la répétition, à travers un jeu de figures toujours renouvelées.
On serait tenté d’évoquer trois états du temps correspondant à chacun des mouvements : présent solide, liquide ou aérien. À travers la pièce, la synchronicité la plus exacte répond à un présent plus ou moins allongé dans lequel flûte, saxophone et sons fixés évoluent ensemble.
Volumes croisés, reliés dans l’espace et le temps.
Présent élargi, étendu, libéré.
Trois ombres
2011, pour sons fixés
Pensées comme un triptyque, les différentes pièces du cycle forment un univers contrasté. La première, Au loin une ombre, est pleine d’une énergie latente, basée sur un un motif récurrent (une « ombre »), qui apparaît en filigrane dans les autres pièces.
La deuxième pièce (Ombre nocturne) est un climat, une douce atmosphère qui enveloppe l’auditeur. Mais cette sérénité est trompeuse. Bien vite, des accidents, des formes (travaillées à la palette graphique) apparaissent. Une direction s’établit, l’atmosphère initiale elle-même, traitée presque à la manière d’une orchestration instrumentale, s’agite de l’intérieur.
Si Ombre nocturne relate l’émergence de formes par interactions statiques entre les éléments, Ombre éclatante interroge en revanche l’émergence de formes issues de la dynamique même. Cette énergie, sensible dès les premières secondes, s’accentue par accumulation et brisures de symétrie, jusqu’à un point de concentration maximum, sorte d’attracteur étrange qui libère son énergie finale.
03 Ombre éclatante
Reflets-vibrations
2011, pour sons fixés
Reflets-Vibrations est une version de concert d’un mouvement de Sous mes pieds, la lumière…, spectacle pour une danseuse, six haut-parleurs et projections vidéos.
Signes vifs
2014, pour soprano et sons fixés
Signes vifs est un recueil de deux pièces pour voix de soprano et sons fixés: Réapparition et Ce que je vois. les deux pièces utilisent un même texte de base constitué presque uniquement de monosyllabes, dont les combinaisons ou décalages de sens vont donner naissance à de nouveaux mots:
Vaste et leste
Gestes lisses et fluides
Vois ce que je vois
L’Est simple et vain
Signe vif
Limite
Fine
Fluide
Un souffle immobile
2011, pour flûte et sons fixés
Un souffle immobile est une recherche musicale de l’immobilité. La musique peut-elle ralentir au point de se figer ? L’immobilité peut-elle être perçu dans le mouvement ? Ces idées principales guident la composition à travers trois moments durant la musique semble suspendue.
Et tout retourne au silence : visions de la croisade albigeoise
2010, pour clarinette, violoncelle, percussions, deux chanteurs et sons fixés. Commande du festival Occitània
Il y a huit siècles, la ville de Toulouse était presque complètement détruite par les Croisés, qui se battaient contre l’hérésie dans le sud de la France. Cette croisade, menée parfois pour des raisons plus politiques ou économiques que religieuses, nous touche aujourd’hui par les rapprochements avec le monde actuel que nous pouvons y voir.
O vos nos datz la mort o’ns rendetz als senhors ! »
« Seigneur, comme vous nous avez livrés aux mains de brigands !
Donnez-nous la mort, ou rendez-nous nos seigneurs »
Ces mots, issus d’un texte anonyme en langue d’oc, racontent l’angoisse et la colère du peuple toulousain trahi par les Croisés. Ils constituent la seconde partie du cycle musical racontant la destruction de Toulouse.
Premier mouvement: L’horizon s’illumine
Deuxième mouvement: Dieu se retranche de Dieu
Troisième mouvement: Le réel vacille
Septième et dernier mouvement: Le voyage est toujours immobile
Le temps d’un rivage
2008, sons fixés, mention spéciale au concours Métamorphoses
Un rivage
Choses à peine aperçues le temps d’un rivage
Un rivage musical, constitué d’une multitude de sons percussifs, différent à chacune de ses cinq manifestations. Diversité d’apparition de ce motif : comme à travers la brume, par augmentation de luminosité, par retrait de la mer, par apparition de formes
À peine perçus, l’oreille glisse alors sur d’autres sillages, d’autres formes
Il n’y a pas de départ, pas d’arrivée
Rivages
Affleure
2008, pour piano et sons fixés, prix résidence 2008 du concours international de musique et d’art sonore électroacoustiques de Bourges
D’un mot, deux idées…
Effleurement: le geste caressant laisse sa trace sur la musique. Laisser faire, le plus lentement possible. (longs glissandi descendants; formes s’entremêlant; changements de vitesses; trames harmoniques)
Affleurement: les choses ne commencent et ne finissent pas telles qu’elles paraissent. Elles se superposent, s’enchevêtrent, et quand l’une est en train de finir (sans qu’il soit possible de le remarquer), une autre a déjà commencé. On ne quitte jamais rien, on ne fait que se diriger vers un autre rivage. (figures émergeant brièvement de l’arrière-plan; piano disparaissant dans la partie de sons fixés; contours à peine perceptibles de certains sons)
Calligraphie2007
pour saxophone alto et sons fixés. Commande du festival Manca
Calligraphie: une longue vocalise instrumentale, dont la partie électroacoustique modifie l’intensité du trait et les nuances de l’arrière-plan.
Pleins et déliés: à la manière d’une écriture manuscrite, la musique oscille entre épaisseur des sons bruités et finesse des sons harmoniques. Les bruissements et frottements électro-acoustiques, grâce à un jeu de filtres, prennent différentes couleurs s’accordant aux sons du saxophone.
Energie: répartie en gestes larges, elle est amplifiée par le dispositif de diffusion, qui permet de les faire évoluer dans l’espace. A partir du point central, la musique se répand sur les différents haut-parleurs.
Calligraphie: comme idée de la continuité, des formes en mouvement…